Jeudi
26-dimanche 29 juin 2014
Nous sommes
donc partis à 17 h jeudi après-midi par un très beau temps et une mer calme. A
la sortie du port d’Espevær on a vu un marsouin et un phoque. Moi
qui ne suis pas superstitieuse, je le prends comme un bon signe. Nous sortons
vers l’ouest et mettons un “way point”, une destination à notre autopilot un
peu avant Inverness en Ecosse, 286 miles (457 km). Jens déroule la grand-voile
(on ne la hisse pas, elle est roulée dans le mat) … et se coince le dos. Le pauvre il va être bien handicappé
toute la traversée.
La première nuit, nous n’avons pas encore le pied
marin. Le temps parait long, on n’arrive pas à bien se reposer et on est
fatigué. Mais je n’ai pas le mal de mer, hourra. La mer est assez agitée, vagues de deux mètres et peu
de vent, de trois quart arrière. C’est impressionnant de voir ces
grosses vagues arriver, soulever Maja et passer dessous. Maja redescend
doucement. C’est un movement doux et cela se répète sans cesse. Mais Maja roule
beaucoup, même avec ce movement “doux”.
Si on était au près les mouvements seraient plus violents
et le bateau cognerait dans les vagues.
Beau coucher de soleil.
La nuit passe, nous changeons toutes les deux heures. A peine la tête sur l’oreiller Jens
s’endort. Il dort comme un bébé tout le voyage et pourtant il n’a rien pris,
même pas une aspirine.
Le vendredi
27, à 107 miles de Norvège je vois les premiers fous de Bassan, ces magnifiques
oiseaux et des dauphins.
A 21 h, je
fais une photo de notre trace: nous sommes à peu près à la moitié.
Nous passons
près de plateformes de pétrole et une fois un gardien d’une plateforme nous
appelle, il trouve qu’on passe trop près. Donc on se détourne légèrement et ça
va.
Sinon, on ne
voit personne pendant des heures et des heures. L’immensité de la mer est impressionnante
ainsi que la sensation de solitudes. Avec de la musique classique dans les
oreilles, la solitude et l’immensité, même Jens et moi, qui ne sommes guère
introvertis, pensons, réfléchissons, méditons … on deviendrait presque
philosophes.
Et on continue. Cela bouge bien et on s’habitue à
avoir toujours une main pour le bateau et une main pour soi. Nous avons voile
et moteur, le vent est trop faible (force 2) pour nous faire avancer seul. Mais
les vagues sont hautes, ce doit être des vagues qui viennent de loin, formées
par un coup de vent au nord. Nous nous faisons chauffer une soupe en boite le vendredi soir et cela semble bon.
Le samedi,
le soleil brille, la forme est revenue et tout va bien, sauf le dos de Jens.
Je vois à un moment une forme triangulaire, très loin.
Je crois que c’est un autre voilier (on n’en a pas vu un seul depuis qu’on est
parti). Mais cela ressemble plus à une Tour Eiffel et ne bouge pas. Avec notre
vitesse, hum, assez lente (4,5-5 nœuds, ou 8 km/h!), cela prend du temps de
s’en approcher. Et oui, c’est une Tour Eiffel, enfin une mini Tour Eiffel.
Notre cher autopilote montre des signes de faiblesse. Il
nous emmène à droite, à gauche de notre ligne. Heureusement, on peut le mettre
manuellement vers une direction et le faire rester dans cette direction, pas de
problème.
On se rapproche, doucement mais surement. Le vent a forcé
et on va seulement à la voile depuis samedi matin. Le vent est du nord-est, force
4-5, très bien pour nous. Je regarde la carte de l’arrivée et un guide. Horreur: il est bien précisé
que l’entrée du port est déconseillé par fort vent du nord-est! J’en réveille
Jens, le pauvre, et rouspète, il n’aurait pas pu voir ça avant et prévoir une
solution de remplacement. Avec mon imagination fertile, je vois déjà l’entrée
du port avec des déferlantes terrible, Maja en perdition et nous en danger de
mort.
Jens, en
homme calme et sage, demande à voir le guide et me dit d’un ton tranquille: si
tu regardais à la bonne page, cela irait mieux. Je regardais
à la page d’Aberdeen, mais on ne va pas à Aberdeen, on va à Inverness. Hum, hum, cela arrive à tout le monde
de se tromper.
Le samedi et
la nuit du samedi au dimanche passent vite. On se fait
encore une soupe le samedi soir. On a pris le rythme et le temps passe vite. La
baie d’Inverness est immense, on navigue des heures pour arriver au fond. Un
endroit est marqué avec un très fort courant et il faut recommencer à calculer
l’heure où on va le passer en fonction de la marée, comme nous faisions en
2012. On ne connait pas
ça à l’ouest de la Norvège. Le jour se lève le dimanche, Jens dort et je barre.
Je ne suis pas très sûre où passer et un voilier va dans la même direction que
nous. Je pense qu’il sait où il va et le suit… Je réveille Jens, il met la
carte électronique à une autre échelle et vois qu’où nous allons … il n’y a pas
assez de profondeur! Nous changeons de cap, l’autre voilier
aussi et il nous suit. Ouf!
On arrive à Inverness à 11 h 30 (10 h 30, heure
locale) le dimanche matin. Nous avons mis 66 h et demie. On est en forme (sauf le dos de Jens), nous
rentrons à la marina la plus proche et déjeunons un bon lunch dehors sur le
bateau. On est content d’avoir si bien commencé le voyage.
La marina est juste après le pont et est située dans une zone industrielle pas jolie, jolie.
La marina est juste après le pont et est située dans une zone industrielle pas jolie, jolie.
Après le lunch nous faisons un tour en vélo au centre
ville. C’est dimanche mais beaucoup de magasins sont ouverts. Le centre ville
est animé. Ensuite, une bonne douche et une lessive au bloc sanitaire, puis un
léger diner et au lit.
Un voilier est arrive après nous, Robusta. C’est celui
que je voulais suivre et qui allait vers un haut fond. Il porte le pavillon Suisse!
Morale de l’histoire: ne faites pas confiance aux marins suisses.
Thursday, June 26 -Sunday, June 29, 2014
We started at 5 pm Thursday afternoon by good weather
and calm seas. On leaving the port at Espevær we saw a porpoise and a seal. I am
not superstitious, but I take it as a good sign. We go out west and put a
"waypoint", a destination a little before Inverness in Scotland in our
autopilot, 286 miles (457 km). Jens unfurls the mainsail (we do not hoisted, it
is rolled into the mat) ... and hurts his back. The poor, he will have pain all
through the trip.
The first night, we do not have our sea legs yet. The
time passes slowly, we can’t rest well and we are tired. But I did not get
seasick, hooray. The sea is quite rough, two-meter waves and little wind, from three
quarter back. It is impressive to see these big waves reach, lift and move
below Maja. Maja gently descends. It is a gentle movement and it keeps repeating.
But Maja is rolling a lot, even with this “gentle” movement.
If we were against the wind, the movements would have
been more violent and the boat would hit every wave.
Beautiful sunset.
The last night, we changed every two hours. As soon as he hit the pillow Jens falls asleep. He sleeps like a baby the entire trip and yet
he did not take any medisin, not even an aspirin.
Friday 27, at 107 miles from Norway I see the first
gannets, these magnificent birds and also dolphins.
At 9 pm, I make a picture of our track, we are almost half
way.
We pass close to oil platforms and once a guardian of
a platform calls us, he finds that we are passing too close. So we turns
slightly away from the platform and it is OK.
Otherwise, we see nobody for hours and hours. The
immensity of the sea is awesome as well as the feeling of loneliness. With
classical music in the ears, solitude and vastness, even Jens and I, who are
hardly introverts think, reflect, meditate ... it would almost make philosophers
of us.
And we continue. Maja is moving a lot and we are used
to having always a hand for the boat and one hand for oneself. We sail and
motor, the wind is too weak (force 2) to lead us alone. But the waves are high,
it must be waves coming from afar, formed by a gust of wind to the north. We
heat soup in a can on Friday night and it seems good.
On Saturday, the sun is shining, the form is returned and
everything is fine except Jens' back.
Once I see a triangular shape, very far. I think it's
another boat (we did not see one since we left). But it looks more like an
Effel Tower and it does not move. With our speed, um, quite slow (4.5-5 knots,
or
8 km / h!), it takes time to approach. And yes, it is an Effel Tower, but a
mini Eiffel Tower.
Our dear autopilot is showing signs of weakness. He
takes us to the right, to the left of
our line. Fortunately, you can manually put it in one direction and it stays in
this direction, no problem.
We are getting closer, slowly but surely. The wind
increases and we sail without motor since Saturday morning. The wind is from
the northeast, force 4-5, very well for us. I look at the chart for the arrival
and a guide. Horror: it is quite clear that the harbor entrance is discouraged
by strong wind from northeast! I wake Jens, the poor, and complain, he could have
seen this before and provide an alternative. With my fertile imagination, I can
already see the harbor entrance with terrible surf, Maja sinking and we in
danger of death.
Jens, as a calm and wise man asks to see the guide and
said in a quiet tone: if you looked to the right page, it would be better. I was
looking at the Aberdeen page, but we're not going to Aberdeen, we are going to
Inverness. Hum, hum, it happens to everyone to be wrong sometimes.
Saturday and Saturday night pass quickly. It is still
soup on Saturday evening. We have the good tempo now and time flies. Inverness
Bay is huge, we navigate hours to get to the bottom. A place is marked with a
very strong current and we have to start calculating the time we have to pass it
according to the tide, like we did in 2012. It is not known west of Norway. The
sun rises on Sunday, Jens is asleep and I am stearing. I'm not sure where to go
and a sailboat is going in the same direction as us. I think he knows where he
is going and I follow him ... I wake up Jens, he puts the electronic chart to
another scalel and see that where we go ... there is not enough depth! We change
course, the other boat then follows us. Whew!
We arrive at Inverness at 11:30 am (10:30 am, local time)
on Sunday. It took us 66 hours and a half. We are in good shape (not Jens’ back),
we go to the nearest marina and eat a good lunch outside on the boat. We are
happy for this good start of the journey.
This marina is just after the bridge and is situated
in an industrial zone, not too pretty.
After lunch, we ride downtown. It is Sunday but many
shops are open. The center is animated. Back on Maja, we take a good shower and
wash clothes. And, after a light dinner, we go to bed early.
After us, a yacht came in the marina, Robusta. It is
the boat I was following and which was going to shallow waters. She is from
Swizerland! Conclusion: don’t trust Swiss mariners.
Nous sommes en route, jeudi soir
We are under way, thursday evening
Beau coucher de soleil. Jeudi soir
Nice sunset. Thursday evening
On se croise d'assez près
We pass each other quite close
On se croise de près. On est le rond, il est le triangle
We pass each other close. We are the circle, he is the triangle
Une plateforme
A platform
La/the mini tour Effel
L'horizon (ligne de lumière) bouge!
The horizon (line of light) is moving
L'horizon bouge (2)
The horizon is moving (2)
L'hrizon bouge (3)
The horizon is moving (3)
On est à la moitié
We are half way
Je hisse le pavillon de courtoisie écossais
I raise the Scotish guest flag
Arrivée à Inverness. Le pont
Arriving to Inverness. The bridge
Robusta, le bateau suisse
Robusta, the swiss yacht